
Affronter l’hiver canadien avec votre vape se résume à une loi physique : la viscosité de votre liquide doit être inversement proportionnelle à la température extérieure.
- Par temps glacial (-20°C), un liquide riche en Glycérine Végétale (VG) devient trop épais pour imbiber correctement la résistance, causant un « dry hit ».
- Le Propylène Glycol (PG) agit comme un « antigel », assurant la fluidité nécessaire pour les petites résistances de type pod.
Recommandation : Pour une vape hivernale sans accroc au Canada, optez pour un ratio de 50/50 PG/VG, voire 70/30 PG/VG pour les matériels les plus compacts, et considérez la dilution comme une solution d’urgence.
Chaque vapoteur canadien connaît cette sensation redoutable : une bouffée prise par -20°C qui, au lieu de livrer une saveur réconfortante, arrache la gorge avec le goût âcre du coton brûlé. C’est le fameux « dry hit », l’ennemi juré de la vape hivernale. La réaction instinctive est souvent de blâmer le matériel ou de ranger sa cigarette électronique jusqu’au printemps. Les conseils habituels, comme « garder sa vapoteuse au chaud dans sa poche », sont des palliatifs utiles mais ne s’attaquent pas à la racine du problème.
La plupart des guides se contentent de recommander un liquide « plus fluide » ou « avec plus de PG » sans en expliquer la raison fondamentale. Mais si la clé pour dompter le froid n’était pas une simple astuce, mais une véritable compréhension de la physique des fluides qui régit votre e-liquide ? C’est en cessant de subir le comportement de votre liquide et en commençant à le contrôler comme un paramètre scientifique que l’hiver canadien cesse d’être un obstacle pour devenir un simple facteur à maîtriser.
Cet article n’est pas une liste de conseils génériques. C’est une plongée dans la mécanique des fluides de votre vape. Nous allons décortiquer, d’un point de vue physique, pourquoi votre liquide se transforme en sirop d’érable gelé, comment la chaleur estivale peut le rendre « incontinent », et comment le ratio PG/VG est l’outil ultime pour ajuster la viscosité cinématique de votre e-liquide à n’importe quelle température. Vous apprendrez à penser non plus en vapoteur, mais en physicien, pour garantir une alimentation parfaite de votre résistance, que ce soit sous le soleil de juillet à Montréal ou dans le blizzard de janvier à Winnipeg.
Pour naviguer à travers les principes physiques qui régissent votre expérience de vape, cet article est structuré pour vous guider pas à pas. Du comportement moléculaire de vos liquides à des solutions pratiques et chiffrées, vous trouverez toutes les clés pour maîtriser votre matériel en toute saison.
Sommaire : La physique des e-liquides face aux extrêmes climatiques canadiens
- Pourquoi le 70% VG devient-il du sirop d’érable solide une fois sorti dehors ?
- 50/50 ou 70/30 : quel mélange est impératif pour les petites résistances de pod ?
- Liquide trop fluide en été : comment la chaleur provoque-t-elle l’incontinence de votre tank ?
- L’erreur d’utiliser du 80% PG dans un dripper qui cause des « spitbacks » douloureux
- Quand privilégier le Propylène Glycol pour exacerber le « hit » en gorge ?
- Pourquoi ajouter 10% d’eau distillée ou de PG peut sauver votre vape en janvier ?
- Pourquoi le Propylène Glycol (PG) devient-il plus agressif pour la gorge à basse température ?
- Comment amorcer correctement votre résistance pour éviter de la brûler dès la première seconde ?
Pourquoi le 70% VG devient-il du sirop d’érable solide une fois sorti dehors ?
La Glycérine Végétale (VG), ou glycérol, est responsable de la production d’une vapeur dense et volumineuse. Sa structure moléculaire complexe lui confère cependant une caractéristique physique majeure : une viscosité très élevée. Pour le dire simplement, la VG est naturellement épaisse. À température ambiante, la science est formelle : selon une analyse scientifique du glycérol, sa viscosité est de 1,49 Pa.s à 20°C, soit 1500 fois plus visqueuse que l’eau. Cette propriété, appréciable pour la production de nuages, devient un véritable handicap lorsque la température chute drastiquement.
Lorsqu’un liquide à haute teneur en VG (comme un 70/30 VG/PG) est exposé au froid canadien, ses molécules ralentissent et se resserrent. La viscosité augmente de manière exponentielle. Le liquide, autrefois fluide, adopte la consistance d’un miel froid ou, pour utiliser une analogie locale, d’un sirop d’érable tout juste sorti du réfrigérateur. Ce phénomène physique a une conséquence directe sur votre matériel : le coton de votre résistance, qui dépend d’un processus de capillarité pour s’imbiber, ne parvient plus à aspirer ce liquide devenu trop pâteux. La résistance chauffe dans le vide, vaporisant les dernières traces de liquide avant de brûler le coton sec. C’est la genèse physique du « dry hit » hivernal.

Ce problème est d’autant plus critique que le type de réservoir peut l’aggraver. Les tanks en verre Pyrex, excellents conducteurs thermiques, refroidissent le liquide plus rapidement que ceux en plastique PCTG, souvent utilisés dans les pods. Le choix du matériel n’est donc pas anodin dans cette équation thermique. Pour contrer cet effet, il ne suffit pas de réchauffer l’appareil ; il faut repenser la formulation même du fluide.
50/50 ou 70/30 : quel mélange est impératif pour les petites résistances de pod ?
Les systèmes de pods, très populaires pour leur compacité, sont particulièrement vulnérables aux problèmes de viscosité. Leurs résistances sont généralement petites, avec des orifices d’alimentation en liquide (les « juice ports ») très étroits. Ici, la physique de la capillarité est reine : le liquide doit être suffisamment fluide pour vaincre la tension de surface et s’infiltrer dans ces minuscules canaux pour atteindre le coton. Un liquide trop riche en VG échouera lamentablement à cette tâche, surtout par temps froid.
C’est là que le Propylène Glycol (PG) devient votre allié. Le PG est beaucoup moins visqueux que la VG. En l’intégrant dans le mélange, il agit comme un diluant, un agent fluidifiant qui diminue la viscosité globale de l’e-liquide. Pour les pods, un ratio 50/50 PG/VG est souvent considéré comme le point d’équilibre optimal toute l’année. En hiver, il devient quasi obligatoire. Pour les pods utilisant des résistances très fines (au-dessus de 1.0 ohm), un ratio de 70/30 PG/VG peut même s’avérer nécessaire pour garantir une alimentation constante et éviter le dry hit.
Ce tableau comparatif illustre clairement l’adéquation des ratios avec les différents types de matériel, en tenant compte du contexte hivernal canadien.
| Ratio PG/VG | Type de résistance | Puissance recommandée | Adapté au froid canadien |
|---|---|---|---|
| 80/20 PG/VG | MTL ≥1Ω | 10-25W | Excellent |
| 50/50 PG/VG | MTL/RDL 0.8-1.5Ω | 15-30W | Optimal |
| 30/70 VG/PG | Sub-ohm <0.8Ω | 30-80W | Problématique |
Le choix d’un ratio plus élevé en PG a également un impact direct sur la sensation en gorge, ou « hit ». Comme le souligne Santé Canada dans sa réglementation sur la concentration maximale de nicotine, le « hit » est un facteur important. Un liquide 70% PG offrira un « hit » plus prononcé, ce qui peut aider à compenser une concentration de nicotine plus faible, un point crucial depuis l’instauration du plafond légal à 20 mg/mL au Canada.
Liquide trop fluide en été : comment la chaleur provoque-t-elle l’incontinence de votre tank ?
Si le froid épaissit la VG, la chaleur produit l’effet inverse et symétrique. Lorsqu’un e-liquide est exposé à la chaleur estivale, notamment dans une voiture ou en plein soleil, sa viscosité diminue drastiquement. Le PG, déjà très fluide, le devient encore plus, et la VG perd une grande partie de son épaisseur. Un liquide 50/50, parfait pour l’hiver, peut devenir aussi fluide que de l’eau sous le soleil de juillet. Ce changement d’état physique est la cause principale des fuites estivales, un phénomène que l’on pourrait qualifier d' »incontinence du tank ».
Étude de cas : Impact de la température sur la fluidité des e-liquides
Une étude pratique a démontré qu’un e-liquide en ratio 50/50 PG/VG exposé à une température de 35°C voit sa fluidité augmenter de manière significative. Ce phénomène accroît le risque de fuites par les arrivées d’air (airflows) de 40%. La dilatation du liquide et de l’air contenu dans le réservoir crée une surpression qui force le fluide, devenu trop liquide, à s’échapper par le chemin le plus simple : les joints et les ouvertures d’airflow, surtout lors des transitions brusques entre la chaleur extérieure et un intérieur climatisé.
Le liquide, n’étant plus retenu par sa propre viscosité, s’infiltre à travers les joints et s’écoule par les airflows, créant un désordre collant. Ce problème est particulièrement marqué avec les atomiseurs sub-ohm, dont les larges arrivées de liquide et d’air sont conçues pour des liquides plus épais. Pour prévenir ce phénomène, l’adaptation est, encore une fois, la clé :
- En été, privilégiez des e-liquides avec un taux de VG plus élevé (ex: 70/30 VG/PG), qui conserveront une viscosité adéquate même par temps chaud.
- Ne laissez jamais votre appareil en plein soleil ou dans un habitacle de voiture.
- Maintenez votre cigarette électronique en position verticale autant que possible pour minimiser la pression sur les joints inférieurs.
- Avant de prendre l’avion, où les changements de pression sont extrêmes, pensez à vider votre réservoir ou à ne le remplir qu’à moitié.
La gestion de la viscosité est donc un exercice d’équilibre saisonnier. Le ratio parfait pour janvier à Calgary sera la cause de fuites garanties en août à Toronto.
L’erreur d’utiliser du 80% PG dans un dripper qui cause des « spitbacks » douloureux
Les drippers (RDA), prisés par les experts pour leur rendu de saveur intense, sont conçus avec de larges coils et une alimentation directe en liquide. Ils sont optimisés pour des liquides très visqueux, typiquement des 80% VG ou plus. Utiliser un liquide à très forte teneur en PG (comme un 80/20 PG/VG) dans ce type de matériel est une erreur de physique fondamentale qui mène à un phénomène désagréable et parfois douloureux : le « spitback ». Ce terme désigne la projection de gouttelettes de e-liquide brûlant directement dans la bouche.
L’explication est purement thermodynamique. Le Propylène Glycol et la Glycérine Végétale n’ont pas le même point de vaporisation. Selon les données physico-chimiques des composants, le PG se vaporise dès 188°C, tandis que la VG nécessite d’atteindre 290°C. Un liquide à 80% PG, étant extrêmement fluide, va sur-alimenter le coton du dripper. Lorsque le coil, porté à haute température, entre en contact avec cet excès de liquide très fluide, le PG atteint son point d’ébullition quasi instantanément.
Cette « vaporisation éclair » ne se fait pas de manière contrôlée. Le liquide « explose » littéralement à la surface du fil résistif, projetant des gouttelettes non vaporisées à travers le drip tip. C’est l’équivalent de jeter de l’eau dans une poêle d’huile bouillante. La VG, avec son point de vaporisation plus élevé et sa plus grande viscosité, se vaporise de manière plus lente et homogène, créant de la vapeur plutôt que des projections. Pour un dripper, le minimum syndical est un 70% VG pour assurer une vaporisation douce et éviter les « spitbacks ».
Quand privilégier le Propylène Glycol pour exacerber le « hit » en gorge ?
Au-delà de son rôle de fluidifiant, le Propylène Glycol (PG) est le principal vecteur du « hit », cette sensation de contraction dans la gorge qui mime celle d’une cigarette traditionnelle. Pour de nombreux ex-fumeurs, ce signal sensoriel est un élément crucial pour une transition réussie vers la vape. Augmenter la proportion de PG dans son liquide est donc une stratégie délibérée pour obtenir un « hit » plus prononcé.
Ce besoin est devenu particulièrement pertinent au Canada depuis la mise en place par Santé Canada d’un plafond légal de 20 mg/mL pour la concentration de nicotine dans les e-liquides. Pour un ex-fumeur habitué à des cigarettes fortes, cette concentration peut sembler insuffisante. L’augmentation du PG permet de compenser ce manque de « punch » nicotinique par un « punch » physique plus intense.
Étude de cas : Adaptation au plafond de nicotine canadien de 20mg/mL
Depuis la loi de 2021, les vapoteurs canadiens, notamment les anciens fumeurs de marques fortes comme Du Maurier ou Player’s, cherchent des moyens de retrouver une satisfaction sensorielle. Une solution efficace consiste à augmenter le ratio de PG. Un liquide en 70/30 PG/VG, même avec 20 mg/mL de nicotine, offre un « hit » en gorge suffisamment marqué pour satisfaire le besoin sensoriel. Cette stratégie est particulièrement efficace lors des courtes pauses en extérieur par temps glacial, où une satisfaction rapide est recherchée.
De plus, le PG joue un rôle non négligeable dans la restitution des saveurs. Comme le note une analyse scientifique, « le PG agit comme un exhausteur de goût ». Les molécules d’arômes se dissolvent mieux dans le PG que dans la VG. Par temps froid, où les papilles gustatives peuvent être légèrement anesthésiées, un ratio plus élevé en PG peut aider à percevoir plus distinctement les saveurs complexes, qui pourraient autrement sembler « plates » ou atténuées.
Pourquoi ajouter 10% d’eau distillée ou de PG peut sauver votre vape en janvier ?
Imaginez le scénario : vous êtes en plein mois de janvier à Edmonton, il fait -25°C et votre flacon de e-liquide 70% VG préféré a la consistance de la mélasse. Votre pod refuse de coopérer, vous infligeant dry hit sur dry hit. Plutôt que de jeter le flacon, une solution de « secours » relevant de la chimie de base existe : la dilution. En ajoutant un agent fluidifiant, on peut diminuer la viscosité globale du liquide pour le rendre à nouveau utilisable par temps glacial.
Les deux agents de dilution les plus courants sont le Propylène Glycol (PG) ou, plus surprenant, l’eau distillée (ou déminéralisée). Ajouter une petite quantité (généralement entre 5% et 10% du volume total) de l’un de ces deux liquides peut considérablement améliorer la fluidité sans altérer radicalement le goût ou le hit. L’eau, étant extrêmement fluide, est très efficace même en faible quantité. Il est cependant crucial d’utiliser uniquement de l’eau distillée ou déminéralisée, car l’eau du robinet contient des minéraux qui peuvent encrasser et endommager irrémédiablement votre résistance.
Cette manipulation, bien que simple, requiert de la précision. Ajouter trop de diluant pourrait rendre le liquide excessivement fluide, provoquant fuites et « spitbacks », et diluerait trop la nicotine et les arômes. C’est une solution d’urgence à appliquer avec méthode.
Votre plan d’action : Guide de dilution d’urgence pour l’hiver canadien
- Sélection du diluant : Procurez-vous de l’eau distillée (disponible en pharmacie comme Jean Coutu ou en supermarché comme IGA) ou du PG pur. N’utilisez jamais l’eau du robinet, même celle de Vancouver réputée pour sa pureté.
- Calcul du volume : Commencez par une dilution de 5%. Pour un flacon de 60ml, cela représente 3ml (environ 60 gouttes avec un compte-gouttes standard). Pour un flacon de 30ml, ce sera 1,5ml (30 gouttes).
- Application : Ajoutez la quantité calculée de diluant directement dans votre flacon de e-liquide.
- Homogénéisation : Refermez fermement le flacon et agitez-le vigoureusement pendant au moins une minute. Le but est de répartir de manière parfaitement homogène le diluant dans le mélange.
- Test et ajustement : Laissez reposer quelques minutes, puis testez le liquide. S’il est encore trop épais, vous pouvez ajouter une petite quantité supplémentaire (1% à 2%) et répéter le processus. Procédez toujours par petites étapes.
Pourquoi le Propylène Glycol (PG) devient-il plus agressif pour la gorge à basse température ?
De nombreux vapoteurs constatent une augmentation de l’irritation de la gorge en hiver, même en utilisant leur liquide habituel. Ils accusent souvent à tort une allergie soudaine au Propylène Glycol (PG). En réalité, il s’agit d’une réaction physique et biologique amplifiée par les conditions environnementales. L’air froid de l’hiver canadien est intrinsèquement très sec ; son taux d’humidité relative est faible. Respirer cet air assèche naturellement les muqueuses de la bouche et de la gorge.
Le PG est un humectant, ce qui signifie que sa structure moléculaire a une forte affinité pour les molécules d’eau. C’est cette propriété qui lui permet de capter l’humidité de l’air pour former les aérosols de la vapeur. Cependant, lorsqu’il est inhalé, il exerce le même effet sur vos muqueuses : il attire et absorbe l’humidité présente sur leur surface. En temps normal, ce phénomène est peu perceptible. Mais en hiver, lorsque vos muqueuses sont déjà fragilisées et asséchées par l’air froid, l’effet humectant du PG vient « finir le travail », provoquant une sensation d’irritation, de picotement, voire de toux sèche.
Ce n’est donc pas une réaction allergique, mais une synergie de deux facteurs desséchants. Pour contrer cet effet, la solution est simple : il faut réduire la quantité de l’agent desséchant. Passer temporairement à un liquide avec un ratio de PG plus faible (un 50/50 ou même un 30/70 PG/VG, si votre matériel le permet) peut grandement soulager l’inconfort. Il est également essentiel de s’hydrater davantage en buvant beaucoup d’eau pour compenser la sécheresse ambiante et l’effet du PG.
À retenir
- La viscosité de la Glycérine Végétale (VG) augmente de façon exponentielle avec le froid, causant des problèmes d’alimentation de la résistance (dry hits).
- Le Propylène Glycol (PG) agit comme un fluidifiant essentiel en hiver et comme un vecteur de « hit », crucial avec le plafond de nicotine canadien à 20 mg/mL.
- Le ratio PG/VG idéal est saisonnier : privilégiez plus de PG en hiver (ex: 50/50) et plus de VG en été (ex: 30/70) pour éviter les dry hits et les fuites.
Comment amorcer correctement votre résistance pour éviter de la brûler dès la première seconde ?
Installer une résistance neuve par temps froid et l’utiliser immédiatement est le moyen le plus sûr de la détruire. L’amorçage, qui consiste à s’assurer que le coton est entièrement saturé de liquide avant la première chauffe, est une étape critique en tout temps. En hiver, elle devient un protocole scientifique qui ne tolère aucune improvisation. Le liquide étant plus visqueux, le temps nécessaire à la capillarité pour faire son œuvre est beaucoup plus long.
L’erreur classique est d’amorcer la résistance, de remplir le tank et de vaper dans la minute qui suit. Le liquide froid n’aura eu le temps d’imbiber que la partie extérieure du coton. Le cœur, lui, restera sec. La première bouffée brûlera ce coton sec, donnant un goût de brûlé permanent à votre résistance neuve. Comme le dit avec justesse le Guide du vapoteur canadien, « amorcer une résistance neuve par -20°C, c’est comme démarrer son auto à Edmonton en janvier. Il faut un temps de préchauffage ».
La méthode d’amorçage hivernale doit donc être plus patiente et méthodique. Voici les étapes à suivre rigoureusement pour garantir la longévité de votre matériel :
- Pré-imbibition directe : Avant d’installer la résistance, déposez 3 à 4 gouttes de votre e-liquide directement sur le coton visible à l’intérieur et sur les côtés. Effectuez cette opération à l’intérieur, au chaud.
- Assemblage et patience : Assemblez votre pod ou votre tank et remplissez-le. Laissez l’ensemble reposer à température ambiante pendant au moins 10 à 15 minutes. C’est le temps de « préchauffage » non négociable.
- Aspiration à vide (« Primer Puffs ») : Une fois dehors, avant d’activer l’appareil, faites 2 ou 3 aspirations courtes par le drip tip SANS appuyer sur le bouton de chauffe. Cela crée une pression négative qui aide à forcer le liquide visqueux à pénétrer dans le coton.
- Montée en puissance progressive : Pour les premières bouffées, réglez votre appareil à environ 50% de la puissance que vous utilisez normalement. Cela permet de chauffer doucement le liquide dans la résistance, le fluidifiant et finalisant l’amorçage.
- Atteindre la puissance de croisière : Après 4-5 bouffées à faible puissance, vous pouvez augmenter progressivement jusqu’à votre réglage habituel.
En somme, maîtriser sa vape dans les conditions extrêmes du Canada n’est pas une question de chance, mais d’application de principes physiques simples. En comprenant comment la température affecte la viscosité, la capillarité et la vaporisation de votre e-liquide, vous reprenez le contrôle. Le ratio PG/VG n’est plus un simple choix de « plus ou moins de vapeur », mais votre principal levier d’ajustement pour transformer votre cigarette électronique en un instrument de précision, performant en toute saison. Armé de cette connaissance, le « dry hit » hivernal ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir.
Questions fréquentes sur le ratio PG/VG et la vape en hiver
Pourquoi ma gorge est-elle plus irritée en hiver avec le même liquide ?
L’air froid et sec de l’hiver assèche déjà les muqueuses. Le PG, étant un humectant, attire l’humidité restante, amplifiant l’irritation. Il ne s’agit généralement pas d’une allergie, mais d’une réaction amplifiée par le climat.
Dois-je changer de ratio PG/VG selon la saison ?
Oui, c’est fortement recommandé. Privilégiez un ratio avec plus de PG en hiver (50/50 ou plus) pour la fluidité, et plus de VG en été (70/30 VG/PG) pour éviter les fuites dues à une fluidité excessive.
Est-ce une allergie au PG ou juste le froid ?
Dans la plupart des cas, il s’agit d’une sensibilité accrue due au contexte hivernal (air sec) plutôt qu’une véritable allergie. Avant de conclure à une allergie, essayez un liquide avec un ratio PG/VG différent (par exemple, 30/70) pour voir si l’irritation diminue.